vendredi 23 mai 2008

Félicien Kabuga en Norvège?! Mais que fait la police?


Etrange, très étrange.

L'agence de presse Hirondelle, spécialisée sur le travail du TPIR, annonce dans un article du 22 mai 2008, que Félicien Kabuga, le fugitif le plus recherché par la juridiction chargée de juger les auteurs du génocide de 1994, résiderait en Norvège depuis le mois de mars de cette année.

Si cette information est vérifiée - et à l'heure d'écrire ces lignes, le 23 mai à midi, elle ne l'est pas - le scandale est énorme.

Voilà le principal financier du génocide, recherché depuis 14 ans, que les Suisses ont expulsé en 1994 au lieu de l'arrêté, réfugié au Kenya depuis de longues années, voilà un type dont la tête est mise à prix par les Etats-Unis, et qui résiderait paisiblement en Norvège depuis des mois et négocierait même se reddition avec le Rwanda!!!

Mais que fait donc la police (norvégienne)???

mardi 20 mai 2008

Note de lecture: They Would Never Hurt a Fly (Slavenka Drakulic)


Depuis la Croatie, où elle est née en 1949, jusqu’aux salles d’audiences du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye, la journaliste Slavenka Drakulic nous fait partager sa vision du conflit en Yougoslavie et de ses conséquences. Dans They would never hurt a fly (ils ne feraient pas de mal à une mouche), l’auteur nous raconte le conflit yougoslave à travers le point de vue de ses responsables. En y mêlant des éléments de sa vie personnelle, elle démontre que ces personnes, qui se sont rendues coupables des pires atrocités, étaient aussi des gens normaux, avec un passé commun.

Ainsi, elle dresse le portrait de Goran Jelisic, Radislav Krstic, Slobodan Milosevic et son épouse Mirjana Mira Markovic, ou encore ceux de Ratko Mladic, Radovan Karadzic et Biljana Plasvic, la première femme à avoir été condamnée par le TPIY mais également la première à avoir reconnu sa culpabilité. Chez tous ces ‘monstres’, elle révèle une part d’humanité qui amène le lecteur à se demander ce qu’il aurait fait dans une telle situation. Ce questionnement se fait encore plus fort à la lecture du portrait de Drazen Erdemovic, un simple soldat qui, un beau jour, a reçu l’ordre d’exécuter des centaines d’inconnus. En décrivant la gestion de l’après-guerre par le gouvernement croate de Tudjman ou la manière dont est perçue la justice pénale internationale dans les Balkans où certains criminels de guerre sont encore acclamés comme des héros, l’auteur met en exergue les oppositions entre vérité et justice inhérentes à de tels conflits fratricides.

Dans cet ouvrage, Slavenka Drakulic souligne également l’importance des procès, tant pour ceux qui sont morts que pour ceux qui ont survécus. Elle rapporte la vision des victimes et des auteurs et les effets de la justice internationale sur ces personnes à travers des histoires très simples, accentuant ainsi la proximité entre celles-ci et le lecteur.

They would never hurt a fly, de Slavenka Drakulic (en anglais seulement) – Penguin Books, Réimpression (25 octobre 2007), 224 pages, 9€61.